vendredi 20 août 2010

La femme en Tunisie, un partenaire à part entière



L’émancipation de la femme tunisienne est fortement liée à la promulgation du Code du statut personnel en août 1956, c’est-à-dire seulement cinq mois après l’accession de la Tunisie à l’indépendance.
Cette consécration législative a été, en bonne partie, inspirée par plusieurs écrits progressistes, œuvres de libéraux et de féministes avant-gardistes, avec à leur tête, Tahar Haddad. Le texte de 1956 abolissait notamment la polygamie et la répudiation et instituait le divorce judiciaire. Dans la société, la femme avait désormais le droit à l’éducation, au travail, au vote et à la gestion de sa vie personnelle et sexuelle.
Avec le Changement du 7 novembre 1987, ces acquis se sont consolidés sous l'impulsion du Président Ben Ali. C'est ainsi qu'en 1988, le Pacte national a confirmé le principe d’égalité entre l’homme et la femme et en 1989, la Tunisie a ratifié la convention des Nations Unies sur l’interdiction de toute discrimination à l’égard des femmes. En 1993, le principe de la coresponsabilité familiale du couple est institué. En outre, la création, d’abord en 1990 du Centre de recherches, d’études, de documentation et d’information sur la femme (CREDIF) doté, depuis fin 1993, d’un observatoire de la condition de la femme, puis en 1992 du ministère des Affaires de la Femme et de la Famille a permis à la Tunisie de disposer de structures consacrées à la femme et de moyens pour assurer sa participation en tant qu’élément actif de la société. Enfin, le Code du travail, depuis 1992, date à laquelle il a fait l’objet d’un amendement, affirme le principe de non-discrimination entre l’homme et la femme dans tous les aspects du travail (accès à l’emploi, égalité de salaire), aussi bien pour le secteur public que pour le secteur privé.
Le statut privilégié et unique des femmes tunisiennes dans le monde arabe et musulman est principalement l’œuvre d’une élite intellectuelle et politique inspirée des idées des Lumières. Il est certain cependant que la société tunisienne portait en elle-même les germes de la libération féminine pour avoir accepté et mis en œuvre les profondes réformes sociales qu’impliquait l’égalité homme/ femme. Par ailleurs, aucune régression n’a été effectuée depuis les premières promulgations de 1956. Bien au contraire, plusieurs pierres sont venues, depuis le Changement du 7 novembre, consolider l’édifice qui consacre la centralité de la place de la femme dans l’œuvre de développement national.